Le gospel décadent de Serpentwithfeet

Au nom du queer
Un jour / Un son : “Four Ethers”. Et soudain, grâce à @catnatt, on tombe sur Serpentwithfeet… Et on reste baba, bouche et oreilles bées. On laisse la voix de Josiah Wise, 28 ans, personnage post-moderne né à Baltimore dans une famille pieuse et installé depuis à New York, nous transporter. On croise Jésus et son père. Des hommes et des femmes aussi, qui eux ont croisé (ou barré) la route de Josiah. Tous ont inspiré ses cantiques néo-gospel mystiques mi-sensuels, entre Terence Trent d’Arby et Faith Evans, une de ses idoles. La claque du jour.
POUR aller à l’église en total look queer.

Nouvel EP “Blisters” (Tri-Angle Records) disponible.

Bonus audio : écoutez ici le morceau “Blisters”

Photo Elliott Brown Jr.

Ka, black flow matters…

Rap aiguisé
Un jour / Un son : “Conflicted”. On a connu le MC et pompier new-yorkais Kaseem Ryan, 44 ans, au côté de GZA (l’album “Pro Tools”, 2008), mais c’est le RZA de la B.O. de “Ghost Dog” que l’on entend dans le gimmick lancinant de “Conflicted« , les voix au loin et le dark flow de Ka. Il porte en lui la misère et la violence qui gangrènent son quartier black d’origine, Brownsville, à l’est du Brooklyn bobo, un des foyers d’origine du mouvement “Black Lives Matter”.
POUR jouer au black samouraï.

Nouvel album “Honor Killed The Samurai” (Iron Works Records) disponible.

Prince G. fait du proséthylisme rap…

Matthieu Balanca alias Gérard Baste, 43 balais au compteur Geiger, a cofondé les Svinkels il y a dix ans, groupe de rap irradié par le punk. Depuis, il a aussi joué les animateurs sur Game One, MTV Pulse ou D17 ou coécrit “Fous ta cagoule” pour les Fatal Bazooka de Youn. Et comme son cousin King Ju de Stupeflip, il a fait appel au financement participatif pour se payer le clip du “Prince de la vigne” où il tient le crachoir au milieu des ceps et des cuves. Du 12,5e degré.

Bonus info : comme il a obtenu plus de 48 000 euros pour 20 000 demandés, Gégé s’est teint les cheveux puis tatoué une chaussette (on ne sait pas où…), en hommage à ses contributeurs. Fresh Prince…

En concert le 15 octobre au festival Grenad In, Grenade (31), le 11 novembre à Vitrolles (13), le 17 à Strasbourg (67), le 18 à Vénissieux (69), le 19 à Cergy (95), le 2 décembre à Nancy (54), le 28 janvier 2017 à l’Elysée Montmarte, Paris 18.

Archive et la prog pop

Synthés progressifs
Un jour / Un son : “The False Foundation”. Vingt ans après leur coup de maître, “Londinium”, Darius Keeler et Danny Griffiths ressorte une fois encore leur Archive, pour un douzième album annoncé par sa chanson-titre, aussi efficace et lyrique qu’un vieux Sisters of Mercy, le gothique en moins.
POUR les fans de synthé… et d’Archive. 

Nouvel album “The False Foundation” (Dangervisit Records) disponible.

En concert le 17 novembre à Reims (51), le 29 à la Salle Pleyel, Paris 8.

ECOUTEZ ICI “THE FALSE FOUNDATION”

DJ Pone, l’agent d’ambiance assure en solo

Vidéo
Ceci n’est pas un son de danse. Ceci est un son d’ambiance. Le troisième du premier album solo de Thomas Parent, alias DJ Pone, 20 ans de bons et loyaux services comme turnabilist doué avec Cut Killer, les Birdy Nam Nam, TTC, les Svinkels et plus récemment les Casseurs Flowters. Une ambiance cinématographique qui doit aussi à un expert en la matière, le complice Superpoze qui a travaillé sur l’album avec Pone. Le DJ, qui dit aimer autant Portishead que les Beastie Boys et Madball, file quelques indices sur ce qui vous attend, entre la soie et le beat. ezik vous recommande aussi “Renewal”, “Slow Motion”, “Discontinuity” et la house au ralenti de “Highways” avec la voix enveloppante de Jaws.
POUR votre prochain voyage immobile.

Premier album solo “Radiant” disponible le 21 octobre.

En concert le 18 novembre (avec Thylacine) à Grenoble (38), le 1er décembre à Toulouse (31), le 2 (avec Rubin Steiner) à Biarritz (64), le 3 à Bordeaux (33), le 9 (avec Louisahhhh!!! et Torb) à Angoulême (16), le 14 à la Gaîté Lyrique, Paris 3, le 15 à Metz (57), le 20 janvier 2017 (avec Acid Arab) à Saint-Malo (35) et le 28 janvier à Meaux (77).

Bonus vidéo 1 : son prochain clip, “Slow Motion” feat. Sage sera réalisé par Orelsan… A découvrir bientôt sur ezik…

Bonus vidéo 2 : mate sa Boiler Room 2015 à Paris ici

Laissez-vous vampiriser par Jenny “Blood Bitch” Hval

Electro lynchienne
Un jour / Un son : “Female Vampire”. “Le sang qui coule naturellement. Le plus pur et le plus puissant, et le plus terrifiant des sangs. La menstruation.” Oui, mesdames (et messieurs), la Norvégienne Jenny Hval, 36 ans, en solo depuis dix ans, après quelques égarements gothiques au sein des Shellyz Raven, va faire couler de l’encre avec le thème central de son nouvel album, son “plus personnel”. La “Blood Bitch” y démonte certaines légendes (non le sang menstruel ne corrode pas le penis…), s’inspire de la littérature vampire – son personnage principal est une “Female Vampire” – des sorcières et du cinéma d’horreur des années 1970, le meilleur. Un trip aux nappes électroniques lynchiennes.
POUR rejouer Twin Peaks dans les fjords.

Sixième album “Blood Bitch” (Sacred Bones Records) disponible.

En concert le 22 octobre au Point Ephémère, Paris 10.

Photo Jenny Berger Myhre

Trip ouaté avec The Radio Dept.

Pet Shop pop
Un jour / Un son : “Swedish Guns”. Les Pet Shop Boys de Lund en Suède dégainent à nouveau leurs synthés planants sur ce “Swedish Guns” mélancolique, au chant et au beat ouatés.
POUR chiller un dimanche de pluie.   

Nouvel album “Running Out Of Love” (Labrador Records) disponible le 21 octobre.

ECOUTEZ ICI “SWEDISH GUNS”

Le nouveau sort psychédélique des Warlocks

Rock enfumé
Un jour / Un son : “Lonesome Bulldog.” ” “Nothing to eat, nothing to drink / No one to love, no one to talk to.” It’s all “just another day as a lonesome bulldog.” L’indétrônable Bobby Hecksher, guitariste, chanteur et âme psychédélique des Warlocks depuis dix-huit ans et six albums (le septième vient de sortir) ne saurait mieux entretenir l’héritage en or des Spacemen 3.
POUR planer au-dessus du vide.

Nouvel album “Song of the Pale Eclipse” (Cleopatra) disponible.

En concert le 25 septembre à Perpignan (66), le 26 à Lyon (69).

La Sera, au royaume des Pretenders

Pop rock
Un jour / Un son : “Queens”. La Sera c’est d’abord Katy Goodman, ex-bassiste des Vivian Girls, qui se lança sous ce nom-là il y a déjà six ans. Sans Todd Wisenbaker qui la rejoignit en 2012. La chanson-titre de leur nouvel EP fait sérieusement penser aux Pretenders… Ça nous plaît.
POUR les fans inconditionnels de Chrissie H.

Nouvel EP “Queens” (Polyvinyl Records) disponible.

ECOUTEZ ICI “QUEENS”

Shy Girls, juste un mec bien

R&B
Un jour / Un son : “I Am Only A Man”. C’est marrant quand même : on a du mal à supporter The Weeknd ou Drake plus de trois minutes et on s’envoie sans sourciller le R&B vibrant de l’Américain Dan Vidmar, 29 ans, alias Shy Girls, qui en reprend les codes. Peut-être parce qu’il nous évoque plus James Blake. A toi de juger l’ami (attention : voix perchée…).
POUR romantique moderne.

Bonus audio : écoutez ici son tout premier single “Under Attack” (2013).

ECOUTEZ ICI “I Am Only A Man”

Fake Laugh, une vraie bonne nouvelle pour la pop

Indie pop
Un jour / Un son : “Ice”. Un garçon tantôt brun, tantôt peroxydé, qui porte des chaussettes de tennis et dont le premier disque acheté avec son argent de poche était le “Blue (Da Ba Dee)” de Eiffel 65, gagne forcément à être connu, et écouté, non ? C’est ce qu’on a fait avec le single de l’Anglais (d’origine berlinoise) Kamran Khan, 23 ans, le K qui se cache derrière ce Fake Laugh (meilleur nom de groupe du mois au passage…). Et on a aimé la guitare énervée, la voix perchée haut et la mélodie qui se pose là (et ne vous lâche pas).
POUR réécouter en boucle une (bonne) chanson sans se lasser.

Nouvel EP : “Nothing But Good” disponible.

Bonus audio : écoutez ici “Nothing But Good”.

Acrylics, c’est la ouate qu’ils préfèrent

Musique de voyage
Un jour / Un son : “Keeper Finder”. Molly Shea et Jason Klauber, les deux New-Yorkais qui chantent et jouent de tous les instruments dans Acrylics se connaissent depuis le lycée. Ils ont débuté à la fin des années 2000 avec les Standing Nudes et un rock low-fi et bruitiste très côte Est. Et puis ils ont eu envie de se retourner vers une musique plus « mellow », avec de chouettes harmonies vocales garçon-fille typiques des années 1960 et 1970, un son pour tracer la route (ou même l’autoroute), cheveux dans le vent, coude au balcon et cœur battant. On monte devant.
POUR triper en Californie.

Monte le son réverbéré de LVL UP

Rock
Un jour / Un son : “Hidden Driver”. “God is peeking, softly speaking”. Si Dieu a quelque chose à voir dans la création de  “Hidden Driver”, faut croire que Dieu sait écrire des tubes et qu’il a beaucoup écouté Weezer, Dinosaur Jr. et Denim. En fait, le quatuor LVL UP, soit les guitaristes Mike Caridi et Dave Benton, le bassiste Nick Corbo et le batteur Greg Rutkin, se débrouille très bien tout seul. Et on écoute en boucle leurs réverb’ collector.
POUR vérifier que les années 1990 n’ont pas laissé que Bon Jovi en héritage.

Troisième album « Return to Love » (Sub Pop) disponible le 23 septembre.

Feder, son nouveau single B.O. du Mondial de handball 2017

Deep house
Un jour / Un son : « Lordly (Original Mix) ». Les french DJ mouillent le maillot. Après la scie de Guetta pour l’Euro de foot cet été, Hadrien Federiconi alias Feder signe la bande-son du Championnat du monde de handball masculin 2017 qui aura lieu en France 11 au 29 janvier prochains. Le DJ originaire de Biot, mondialisé par son tube de l’été 2015, « Goodbye » feat. Lyse, a ajouté un featuring du minet américain Alex Aiono sur « Lordly », son morceau deep house de 2015. ezik préfère le mix original mais la version handballeuse s’écoute ici. »Lordly » feat. Alex Aiono « habillera » le générique des retransmissions télévisées dans le monde entier, les jingles, les cérémonies, les protocoles d’entrée des joueurs… Coup d’envoi le 11 janvier avec le match France-Brésil à Paris précédé du show d’ouverture.
POUR se préparer aux roucoulettes de Niko et Dani

Diana Gordon, la nouvelle lady soul

Soul
Un jour / Un son : “Woman”. Wynter (Gordon) is coming as Diana… son prénom de naissance. Cette New-Yorkaise qui vient d’avoir 31 ans s’est faite connaitre comme Wynter, pour des compositions ou des featurings très recherchés. Elle a écrit pour Mary J. Blige “Gonna Breakthrough” dès 2005, à 20 ans… Puis co-écrit et chante “Sugar” avec Flo Rida, et écrit pour Rihanna, Estelle, le rappeur français Rohff (“Next Level”) et même trois titres pour le “Lemonade” de Beyoncé “Daddy Lessons,” la première chanson country de la Queen, ainsi que “Don’t Hurt Yourself” et “Sorry.” Mais à la façon de Sia, Diana chante désormais en solo, sous sa vraie identité et, elle a deux talents que la la perruquée n’aura jamais : elle est mignonne à la Pam Grier et surtout elle écrit des petites bombes de soul moderne… à la Pam Grier. La nouvelle s’intitule “Woman”. Sacrée bonne femme.
POUR clouer le bec de tous les apprentis Ike Turner.

Deuxième single solo “Woman” (4AD)

Ecoutez ici son premier single solo sorti au début de l’été “The Legend Of”

Et soudain Promises Ltd. vous fait une fleur

Electro
Un jour / Un son : “Days of Lavender”. Parfois, 1+1 = un peu plus que 2… Le duo Promises Ltd. additionne ainsi Jeremy Malvin, ex-Chrome Sparks et Charlie Brand, ex-Miniature Tigers, deux groupes mineurs dont les leaders multiplient les petits pains et les promesses sous leur nouvelle identité électronique à effets surround. Prends ça dans ton blouson doré Kavinski.
POUR attendre patiemment le prochain Daft Punk.

Premier EP “Promises Ltd.” (Majestic Casual Records) disponible.

Bonus audio : écoutez ici “American Eyes”, le nouveau single des Promises Ltd.

The Parrots, surfeurs d’eau douce

Surf rock
Un jour / Un son : “No Me Gustas, Te Quiero”. Comme nous, vous aimez les quatre Hinds de Madrid ? Alors comme nous, vous aimerez le rock garage surf des trois Parrots de Madrid (les deux groupes ont d’ailleurs partagé un morceau dont ezik vous causait ici). Après avoir pas mal galéré et bourlingué, Diego García (chant, guitare), Alex de Lucas (basse) et Larry Balboa (batterie), des potes de fac comme de bien entendu sortent enfin leur premier album dont le premier extrait, “No Me Gustas, Te Quiero” a un p’tit côté “on s’en branle sous le soleil” qui fait mouche dès la première écoute. Et aux suivantes aussi.
POUR ne plus se prendre la tête.

Premier album “Los Niños Sin Miedo” (Heavenly Recordings) disponible le 26 août.

ECOUTEZ ICI “NO ME GUSTAS, TE QUIERO”

Jagwar Ma donne une bonne raison de planer sur la piste (de danse)

Rock électro-psyché
Un jour / Un son : “Give Me A Reason ». Le trio de Sydney Jagwar Ma - Gabriel Winterfield + Jono Ma + Jack Freeman – un des meilleurs pour faire danser le rock sort ce nouvel extrait de son deuxième album à venir, une bonne raison de planer sur le dance-floor dans les vapeurs psyché de leurs claviers et guitares en provenance directe du premier Summer of Love. Inspiration Primal Scream garantie.
POUR faire l’amour en fumant (ou l’inverse).

Nouvel album “Every Now & Then” (Mom+Pop) disponible le 14 octobre.

En concert au festival des Inrocks : le 18 novembre avec LUH et Rat Boy à Tourcoing (59), le 19 novembre avec LHU, Let’s Eat Grandma et Rat Boy à La Cigale, Paris 18 et le 22 novembre avec LUH à Bordeaux (33).

ECOUTEZ ICI “GIVE ME A REASON”

Haley Bonar, laissez son charme agir

Indie-folk
Un jour / Un son : “Kismet Kill”. 33 ans, sept albums et Haley Bonar, Canadienne basée dans le Minnesota laisse toujours le charme agir. Paroles (af)futées, mélodies pas pleureuses, voix tantôt frondeuse tantôt angélique, guitare en avant toute, on aime l’indie-folk de cette songwriter au minois craquant.
POUR soirées douces face au soleil déclinant.

Nouvel album “Impossible Dream” (GNDWIRE/Thirty Tigers) disponible et à streamer ici.

En concert le 19 octobre à l’Espace B, Paris 19.

Bonus vidéo : matez ici le clip de “Kismet Kill”.

Alan Vega, mort d’une étoile noire

Boruch Alan Bermowitz, dit Alan Vega depuis 1973, n’était donc pas éternel. Ce pionnier new-yorkais du punk, à la gueule incroyable, entre Lou Reed et (Gérard) Kappauf le patron de Citizen K, créateur dès 1970, du groupe Suicide (comment appeler son groupe de rock après ça ?…) avec Martin Rev, est mort dans son sommeil il y a dix jours. Un comble. Il laisse des souvenirs mémorables à ceux qui ont eu la chance de le voir sur scène avec son acolyte ou en solo, et un album que vous devez (ré)écouter sur le champ, “Suicide”, sorti en décembre 1977, initiant, à sa façon électro-rockab, la furia punk à venir. Salut “Cheree”

ECOUTEZ l’album “Suicide” ici (32′ que vous n’oublierez pas)