“Yellow Flicker Beat” remixé : Kanye West guide Lorde vers les ténèbres

Un jour/ Un son : “Yellow Flicker Beat (Kanye West Rework)”. Les bons remixeurs ne se contentent pas d’ajouter un peu de beat, d’accélérer la bande ou d’ajouter cinq minutes de sons inutiles… Non, les bons remixeurs transforment, réinterprètent, s’approprient sans dénaturer. Avec eux, le morceau s’évade. Et ils ne sont pas nombreux ces démiurges. Kanye West est de ceux-là. Le rap God s’attaque cette fois au nouveau titre de Lorde, “Yellow Flicker Beat”, extrait de la B.O. de “Hunger Games 3: La Révolte, partie 1” (sortie le 19 novembre), en remplaçant les synthés enflammés par des beats plombés. Guidant Lorde vers les ténèbres, comme un beau diable.

Bonus info : le remix apparaîtra sur la B.O. de “Hunger Games 3”, en plus du morceau original.

Paul Collins, l’artisan rock

Un jour/Un son : “Feel The Noise”. Vieux routier du rock américain (punk, puis power pop), Paul Collins qui co-fonda les Nerves au milieu des années 1970 (leur “Hanging On The Telephone” fut repris avec succès par Blondie), puis The Beat, n’a jamais cessé depuis d’écumer les studios et les scènes américaines tout en voyant tomber ses cheveux et pousser sa bedaine. Mais dans le genre classique, entre Westerberg et Spedding, il sait encore écrire des p’tits classiques voués à l’ombre des clubs enfumés plutôt qu’aux stades. Entrez, c’est gratuit.

Nouvel album “Feel The Noise” disponible.

Qui fabrique les tubes de Rihanna, Nicki Minaj & cie ?

(Re)lisez “The Song Machine”, un papier passionnant du New Yorker (2012) qui nous emmenait à la rencontre ou les ptits secrets des plus grands faiseurs de tubes du R&B américain (Beyoncé, Rihanna, Nicki Minaj, Kelly Clarkson…) soit la « top line writer” Ester Dean (Minaj lui doit les accroches de son “Super Bass”, Rihanna les “Come on, rude boy, boy, can you get it up / Come on, rude boy, boy, is you big enough?” de son “Rude Boy”) ou le duo d’auteurs-compositeurs-producteurs Tor Hermansen and Mikkel Eriksen connus sous le pseudo Stargate. Sans oublier Max Martin, Dr. Luke, David Guetta, Tricky Stewart, the Matrix, Timbaland ou the Neptunes.

Photo Ester Dean

Lisez “The Song Machine” ici

Lorde fête ses 18 ans avec un nouveau single

Lorde, la Néozélandaise qui n’a pas attendu le nombre des années pour tournebouler critiques et charts offre elle-même le cadeau pour fêter sa majorité. Soit un nouveau single intitulé “Yellow Flicker Beat”, premier extrait de la B.O. de “Hunger Games 3 : La révolte, partie 1” (sortie 19 novembre). En bonus vidéo, le clip réalisé par Emily Kai Bock, une habituée qui a déjà travaillé avec Arcade Fire, Grimes ou Grizzly Bear, et qui cette fois promène Ella Yelich-O’Connor dans un auditorium vide, une piscine, un arrêt de bus ou au milieu d’une route mystérieuse échappée de Mulholland Drive. Dans tous ces décors, la voix de Lorde s’en donne à “chœur joie”, tantôt câline, tantôt pompière, sur une mélodie plutôt paresseuse.

Goat, aux confins du rock tripal

Un jour / Un son : “Words”. Les très mystérieux Suédois de Goat, qui se cachent sous des costumes délirants à la ville (la leur s’appelle Korpilombolo, au nord du pays) comme à la scène (ici lors du dernier festival Coachella) multiplient les fausses pistes lysergiques pour scotcher leur auditoire au plafond. Entre “The Piper At The Gates Of Dawn” et “Screamadelica”. Entre vaudou et rock tribal, encore une belle découverte du label Sub Pop. Trip garanti.

Nouvel album “Commune” disponible.

Phil Rudd, le batteur d’AC/DC a-t-il commandité un double meurtre ?

Ray Donovan va avoir du boulot. Le batteur historique du groupe australien (de 1975 à 1983, et depuis 1994), Phil Rudd, 60 ans, et plus toutes ses dents, est accusé, selon l’agence Fairfax New Zealand, d’avoir engagé un tueur en gage pour supprimer deux personnes fin septembre. Lors de la perquisition dans son domicile, la police ayant trouvé des pilules et de la poudre illicites, il est également accusé de possession de drogues. Il comparaîtra le 27 novembre, cinq jours avant la sortie du nouvel album du groupe, et quelques semaines avant le début de sa tournée mondiale 2015 (Stade de France en mai ? Vieilles Charrues ?). Les photos prises lors de l’audience d’hier le montrent dans un état proche de celui de Phil Spector (ci-dessus). No future ?

Nouvel album “Rock or Bust” disponible le 2 décembre.

Bonus vidéo : “Highway To Hell” live, avec Phil aux fûts. 

Adios Manitas

Ricardo Baliardo alias Manitas de Plata, le plus grand célèbre des guitaristes flamenco et un des plus grands guitaristes de l’histoire est décédé dans la nuit de mardi à mercredi. Il avait 93 ans, et sa destinée fut exceptionnelle, des pélerinages des Saintes-Maries-de-la-mer à la reconnaissance internationale, des débuts dans l’ombre du géant Django Reinhardt qu’il admirait comme une idole à la reconnaissance internationale, de la Camargue au Carnergie Hall. Manitas a vendu près de 100 millions de disques, bien vécu, beaucoup flambé, collectionné les amis célèbres (Dali, Picasso, Cocteau, Bardot, Brando…), les conquêtes et les enfants et finalement tout dépensé jusqu’à finir dans une petite HLM de La Grande-Motte.

Bonus vidéo : En décembre 1965, Manitas de Plata donne un concert en l’honneur des Droits de l’Homme aux Nations Unies, à New York. Durant la traversée à bord du paquebot France, il rencontre le peintre Salvador Dali et son épouse, Gala. Après le spectacle officiel ovationné, le guitariste et son instrument dédicacé par Picasso offrit un concert privé à Dali, en compagnie du fameux chanteur camarguais de flamenco José Reyes, son cousin. En pleine forme, le peintre se fendit du dessin d’un cavalier, en live.

Marilyn Manson joue son “Beautiful People” avec Johnny Depp et un Ninja

Les derniers feux d’Halloween ont été allumés par Marilyn Manson sur la scène du Roxy à West Hollywood, Los Angeles. De plus en plus drag queen à bourrelets, Marilyn avait invité son grand pote Johnny Depp et Ninja, le rappeur sud-africain hyperactif du duo Die Antwoord pour une version démantibulée de “The Beautiful People” (1996). Depp ressemble d’ailleurs de plus en plus à un potiron. Manson ne s’y est pas trompé qui lui a longuement caressé ses courbes postérieures avant de démarrer. Beautiful people !

Das Mörtal, “La Pussy” sur une techno brûlante

Un jour / Un son : “La Pussy”. De Montréal où il donne vie à ses machines froides, Cristóbal Cortes est directement connecté à la techno allemande d’hier (Kraftwerk) et d’aujourd’hui (Berlin). Pour danser ce soir, emporter “La Pussy”, c’est Mörtal.

Nouvel EP “Never Forgotten” disponible le 30 novembre.

Bonus vidéo : matez ici le clip délirant et halloweenesque de “La Pussy”, réalisé par La Barbe Rousse.

“The Season”, le nouveau titre de Nas est déjà un classique

Nas fait patienter la foule de ses fans en rappant sur “Gobstopper”, un instru de J Dilla, sur son album “Donuts” (2006). Résultat, un classique instantané, porté par une trompette old school (sample du “To The Other Man” de Luther Ingram), et une ambiance très Cosa Nostra. Précision, Nas n’a jamais travaillé avec James Dewitt Yancey alias J Dilla, disparu en 2006, à 32 ans.

DELS, le rap anglais remet le conteur à (haut) niveau

Un jour / Un son : “Fall Apart”. DELS c’est la chose rap de Kieren Gallear, Londonien de 29 ans, tout à la fois graphiste, designer, vidéaste et donc rappeur dans le genre qui raconte d’histoire, pas qui se raconte des histoires. Plus près de Sage Francis que de A$AP Rocky donc. Sur son nouvel album inégal (“Burning Beaches” plombé par le featuring de Rosie Lowe par exemple), “Fall Apart” nous a immédiatement attrapé les oreilles, avec son beat et ses synthés catchy, sa basse ronflante et le flow de DELS, entre Dizzee et Skream. Dans la grande gueule de Kanye West, ce serait déjà un tube.

Deuxième album “Petals Have Fallen” disponible le 3 novembre.

Photo: Hayley Louisa Brown

Playlist ezik #106 : 20 One Hit Wonders

Un tube, et puis pschitt. Ces groupes ont eu la grâce une fois, et c’est déjà pas mal. Saurez-vous vous en souvenir ?

Photo : Limahl, chanteur de Kajagoogoo, “Too Shy” pour durer.

David Bowie à la Philarmonie de Paris

Inside. L’exposition “David Bowie Is” sera l’un des premiers événements organisés entre les (hauts) murs de la Philarmonie de Paris, vaisseau posé au bord du périphérique parisien, à l’entrée du Parc de la Villette (inauguration prévue le 14 janvier 2015 avec un concert de l’Orchestre de Paris). L’expo, elle, se tiendra du 3 mars au 31 mai, et rassemblera de nombreux costumes, documents, accessoires, films, photos et archives inédits, issus de la collection perso de David.

La billetterie devrait ouvrir le 24 novembre. Rdv sur le site de la nouvelle PP 

Bonus vidéo : matez ici une courte visite de l’expo au Victoria & Albert Museum

Ex Cops dégaine un “White Noise” kimwildesque

Un jour / Un son : “White Noise”. Le duo à belles gueules et harmonies vocales de Brooklyn, Brian Harding + Amalie Bruun, toujours inspiré par les années 1980, lâche un moment l’indie rock pour les claviers Macumba de Kim Wilde. Alors on danse !

Nouvel album “Daggers” disponible.

Bonus vidéo : matez ici le clip de “Separator” issu de leur premier album “True Hallucinations”.

Helluvah, hot et indocile

Un jour / Un son : “This Is Hot” feat. Marc Huyghens. La Parisienne Camille Warmé, 32 ans, s’est choisi un mot d’argot, Helluvah, comme pseudo. La contraction de “Hell of a” en british des faubourgs, soit « espèce de… ». Espèce indocile en l’occurrence, du genre mustang, qui se cabre sur sa guitare et balance un rock brut. Pas étonnant qu’elle invite le plus américain des Belges, Marc Huyghens, ex-chanteur de Venus, venu murmurer à son oreille sur ce “This Is Hot” plus électronique, mais toujours minimaliste et sexy.

En concert le 4 novembre au Walrus, Paris 10.

Nouveau maxi 4 titres “Short Distance Runners” disponible le 3 novembre (à pré-commander ici).

Troisième album “Long Distance Runners” disponible début 2015 (en partie financé via la plateforme Kisskissbankbank).

Bonus audio/vidéo : écoutez et matez ici “Dance For Me” son tout premier single en 2008.

Nicki Minaj sort “Only” mais reporte son album

La nouvelle consultation de Dr Luke. Après “Anaconda” son clip de boules qui l’a propulsée au firmament de l’année hip pop, la rappeuse originaire de Trinité-et-Tobago, Onika Tanya Maraj alias Nicki Minaj revient avec un trio de mecs qui en ont (du flouze), Lil Wayne, Chris Brown et Drake pour un “Only” au ralenti vénéneux. Au bout des 5 minutes de flow PAL à base de penis et de butts, on ferait bien exploser la note de synthé qui rythme le titre produit par l’inévitable Lukasz Gottwald, alias Dr. Luke, le manitou derrière Katy Perry, Miley Cyrus… et le dernier album de Yelle. Et pour le clip, tu penses à quoi Nicki ?

Nouvel album “The Pinkprint” reporté au 15 décembre.

ECOUTEZ ICI “ONLY” de Nicki Minaj

Cerrone, le prophète électro-écolo ressuscité

Batteur star galactica. Et si Marc Cerrone était un prophète électro-écolo ? ezik pose la question qui tue alors que ses trois premiers albums “Love in C Minor” (1976), “Cerrone’s Paradise” (1977) et “Supernature” (1977) sont réédités cette semaine, avant l’arrivée du “Best Of Cerrone Productions” le 24 novembre.  A l’écoute des paroles de “Supernature”, mini-odyssée de 18 minutes écrite par Lene Lovich et co-composée avec Alain Wisniak (qui composera plus tard la musique de “Maguy” et “Questions pour un champion”…), on croirait entendre José Bové égaré sur un dance-floor du Larzac. Et à mater son clip, on découvre que l’homme à la tête de chien du “Da Funk” de Daft Punk n’est pas tombé du ciel… Depuis, Cerrone, tel un Patrick Hernandez de la French Touch, vit de ses rentes et a fait la fortune de son coiffeur.

T.I. invite Pharrell, et nous on savoure

Un jour / Un son : “Paperwork” feat. Pharrell Williams. Le Shiva chapeauté a encore frappé. Après un nouvel album perso, une tournée mondiale, et une bonne dizaine de featurings en quelques mois, Pharrell joue collectif avec son vieux pote d’Atlanta, Clifford Harris, alias T.I., qui l’a invité à poser sa voix à la paresse sexy sur le nouveau single issu de son album du même nom, “Paperwork”.  Un classique instantané et soyeux.

Nouvel album “Paperwork” disponible.

Bonus info : la rappeuse australienne Iggy Azalea doit ses débuts météoriques à T.I., producteur de son premier album. Ils ont cartonné à deux cet été avec “No Mediocre”, autre extrait de “Paperwork”.

Bonus audio : mate ici “What You Know About That”, un des classiques de T.I. (2009), qui fait fantasmer Pitbull toutes les nuits.

Les Stones sur leur toute première photo

Les cinq lads shootés à Londres par Philip Townsend en 1962 : de gauche à droite, Bill Wyman (basse à partir de décembre 1962, 26 ans), Brian Jones (guitare, harmonica, sitar, marimba…, 20 ans), Mick Jagger (chant, 19 ans), Keith Richards (guitare, 18 ans) et Charlie Watts (batterie à partir de fin 1962, 21 ans). Le photographe anglais avait rencontré le manager des Stones, Andrew Loog Oldham, quelque temps plus tôt, à Monte-Carlo. De retour en Angleterre, il lui présente le groupe, qui doit son nom à Brian Jones. A l’été 1962, le 12 juillet précisément, il donne son premier concert, au Marquee. Ce soir-là, le groupe est composé de Brian, Mick, Keith, et Ian Stewart au piano, Dick Taylor à la basse, Mick Avory à la batterie. Mais c’est bien avec Bill Wyman et Charlie Watts, que Townsend les immortalise quelque temps plus tard. “Mick se plaignait d’avoir faim. Il a fallu que je l’accompagne dans un grill pour qu’il s’achète du poulet frit, avant que le shooting commence… Cette image devant le panneau “No Parking” est la toute première que j’ai faite après leur avoir demandé de s’asseoir au milieu de la rue.”

Bonus vidéo : matez ici “Gimme Shelter”, le doc passionnant de Albert et David Maysles, et Charlotte Zwerin, tourné sept ans plus tard, pendant les dernières semaines de leur tournée américaine, et se concluant par le tragique concert d’Altamont, près de San Francisco, début décembre 1969.

Carl Barât (re)cherche la gloire avec ses Chacals

Carl is back. Alors qu’il a retrouvé sur scène Pete Doherty, son Libertine préféré (extrait du live au Zénith de Paris ici), Carl Barât qui a dissous ses Dirty Pretty Things en 2008, annonce un album pour le début de l’année 2015, avec sa nouvelle bande des Jackals. Précédé de ce “Glory Days” frondeur et musclé, qu’Oasis aurait pu écrire et composer s’il bandait encore.

Nouveau single “Glory Days” à télécharger gratuitement ici

ECOUTEZ ici “GLORY DAYS” de Carl Barât & The Jackals