Doug Hream Blunt, l’hallucinant funketeer est ressuscité

Un jour / Un son : “Fly Guy”. Ça, pour planer, le gars il plane. Coup de chance, Doug Hream Blunt atterrit sur nos pod trente ans après son envol en douce, grâce aux oreilles chercheuses du label Luaka Bop, qui nous avait déjà gâté avec William Onyeabor il y a deux ans. Vous vous demandez d’où vient ce funk à flûte, entre Sly et Sun Râ ? De San Francisco, en l’an 1985. Cette année-là, Doug, aide-soignant dans un hôpital de son quartier suit un cours du soir intitulé “Comment monter son groupe?”. A la fin, il décide de mettre en pratique en mode DIY avec certains des élèves, son prof et sa femme. Ils enregistrent à la main “Gentle Persuasion”, un disque de funk qui ne va pas persuader grand monde à l’époque. Mais il a droit à une resurrection dont Internet, cette grande chasse aux trésors, a le secret. Ajoutez la caution “worldwide” de Gilles Peterson et voilà le funketeer Doug Hrealm Blunt canonisé . Sur la foi de ce seul disque, il le vaut bien.

Album “My Name is Doug Hream Blunt” (Luaka Bop) disponible.

La nu-disco érotique d’Escort

Un jour / Un son : “Animal Nature”. Les enfants de Cerrone sont de retour avec un album dont le premier extrait, “Animal Nature”, vous fait frissonner de haut en bas (et au milieu aussi). Comme à la plus grande époque de la disco(rgasmique). Près de dix ans après leurs débuts avec “Starlight” et quatre ans après leur premier album, Dan Balis, Eugene Cho et Adeline “voix de velours” Michel n’ont rien perdu de leur pouvoir dansant. Suivez Escort au bout de la nuit. 

Nouvel album “Animal Nature” (Escort records) disponible le 30 octobre.

Summer Twins, les frangines surfent sur la pop sixties

Un jour / Un son : “Demons”. Retour vers le futur avec Chelsea (guitare) et Justine (batterie) Brown, les deux frangines à l’œuvre dans Summer Twins, duo qui s’augmente de Michael Rey à la basse et d’Andy Moran aux claviers. Des premiers girls bands des sixties (The Shangri-Las) aux Donnas, en passant par Blondie et les Bananarama, ces Summer Twins ont retenu l’énergie rock et la mélodie pop. Diable, c’est bon !

Nouvel album “Limbo” (Burger Records) disponible.

Le blues tripant de Blue Daisy

Un jour / Un son : “Gravediggers”. Kwesi Darko, alias Blue Daisy, revient quatre ans après son premier album de beatmaker un peu maniéré (rappelez-vous “Space Ex”). Et pour vous présenter son nouvel album sorti la semaine dernière, il a envoyé du gros son avec sa grosse voix, soit “Gravediggers”, un blues à la Tom Waits comme violenté et déconstruit par Tricky. Sans contestation le meilleur titre du disque.

Nouvel album “Darker Than Blue” (R&S Records) disponible.

Majical Cloudz, drôles d’oiseaux lyriques

Un jour / Un son : “Silver Car Crash”. Grave et enchanteur. C’est avec ces mots que l’on vous causait du duo montréalais il y a deux ans (ici). Ils restent d’actualité à l’écoute du nouveau single de Majical Cloudz. On pourrait ajouter que Devon Welsh (à droite sur la photo) et Matthew Otto n’ont rien perdu de ce lyrisme qui donne à leur musique mystérieuse un pouvoir d’évocation rare. Comme une bande originale. Comme les compositions chéries d’Arthur Russell… que Devon cite souvent en référence. Recommandé pour un dimanche matin.

Nouvel album “Are You Alone?” (Matador) disponible le 16 octobre.

Photo Sarah O’Driscoll

ECOUTEZ ICI “Silver Car Crash” 

Filez aux GØGGS pour vos 2 minutes de punk quotidien

Un jour / Un son : “She Got Harder”. L’infatigable néo-punk/grunge Ty Segall a retrouvé ses potes Chris Shaw (de Ex-Cult) et Charles Moothart (de Fuzz) pour fonder un énième “superpowertrio”, GØGGS et enregistrer pour commencer une reprise de Iggy Pop et cet inédit sauvageon, “She Got Harder”. Tu m’étonnes…

Single “She Got Harder/…” (In The Red Records) disponible en novembre.

Hinds + The Parrots = l’amour au garage (rock)

Un jour / Deux sons : “Davey Crockett/All My Loving”. Oui, vous avez raison chers ezikos : les Hinds squattent nos colonnes… Mais primo, les quatre surf garage girls espagnoles le méritent, et deuzio, elles viennent de s’acoquiner avec leurs compatriotes les Parrots pour un split single du plus bel effet. Au programme, “Davey Crockett (Gabba Hey)” une reprise des Thee Headcoats de Billy Childish (1992) assurée par les Hinds donc, et “All My Loving”, reprise du supergroupe Almighty Defenders (2009) par des Perroquets en pleine forme. Garage forever !

Split single “Davey Crockett/All My Loving” (Burger Records) disponible ici.

Bonus vidéo : matez ici le court-métrage tourné par les deux groupes. 

Voici comment Lil Dicky a réalisé le clip hollywoodien de “$ave Dat Money » sans un rond

“La vidéo rap la plus dingue de l’histoire” (sic) a été mise en ligne par le rappeur et comédien blanc-bec de Philadelphie David Burd alias Lil Dicky il y a une semaine et elle totalise déjà plus de 7,1 millions de vues sur YT (matez-la ici). Mais le plus drôle dans l’histoire ce n’est pas ce succès viral du clip pour le tube “$ave Dat Money” mais comment cette vidéo a été tournée à l’arrache et sans un dollar dans les plus belles demeures de Beverly Hills, sur les plus grands yachts basés à Los Angeles et dans les plus grands clubs, avec guest stars et alcool à volonté. Après le film, voici donc les coulisses du tournage – à mater ci-dessus – où l’on voit LD user de son bagout et de son entregent pour convaincre petit personnel et gros richards de jouer le jeu.

Premier album “Professional Rapper” disponible.

Prof, en pleine leçon d’euphorie hip-hop

Un jour / Un son : “Bar Breaker”. “Qu’importe que vous vouliez choper un chat par les pattes et le faire tournoyer, jouer la sérénade à une nana ou juste pleurnicher sur vos problèmes de drogue dans les bras de votre père, j’ai la musique qu’il vous faut.” Jacob  »Jake«  Anderson alias Prof, 31 ans, a le verbe imagé, une qualité essentielle à tout bon rappeur. Lui a commencé en 2007 à Minneapolis, avec un premier album “Project Gampo”. Il en a sorti deux autres, changé de label pour rejoindre celui d’Aesop Rock, et voici que s’annonce le quatrième, peut-être bien le meilleur, avec ce “Bar Breaker” joueur, au gimmick addictif imaginé par… Aesop Rock, et porté par le flow euphorique de Prof. Il pourrait en apprendre à tous les gangstas (en toc) engoncés dans leurs Lambo en or.

Nouvel album “Liability” (Rhymesayers Entertainment) disponible le 16 octobre.

Bonus audio : matez ici la vidéo de “Ghost”, nouvel extrait de l’album, ft. Tech N9ne.

Photo Sarah Dope

Avec HeCTA, Kurt “Lambchop” Wagner sert la main à New Order

Un jour / Un son : “Sympathy For The Auto Industry”. Avant Kurt Wagner, de Nashville, Tennessee, c’était Lambchop, son groupe de néo country folk, qu’il tenait à bout de bras, mais toujours un peu à distance. Depuis quelques jours, et la sortie d’un premier album, Kurt Wagner c’est HeCTA, une création, ou une créature, qu’il a imaginée avec ses potes Ryan Norris et Scott Martin, pour, dit-il, “combiner la chanson, le stand up et la musique électronique sous toutes ses formes”. Ambition un peu fumeuse qui nous donne quand même ce “Sympathy For The Auto Industry” très réussi. Les fans de New Order apprécieront.

Premier album “The Diet” (City Slang) disponible.

Baston garage pop générale

Un jour / Un son : “Sword”. Si vous avez kiffé le “Doused” des New-Yorkais de DIIV en 2012 (le groupe de Zachary Cole Smith vient d’ailleurs de sortir “Dopamine”, premier extrait de son nouvel album “Is The Is Are”), alors vous aimerez les tricks de guitare et la voix “au loin” de Maxime Derrien, accompagné par Samuel Rolland à la batterie et Kévin Gueguen à la basse. Trois Finistériens qui ont posé l’ancre à Rennes il y a quelques années sous le nom de Baston. Dans leur garage pop, ça réverbe et ça fuzze à tout va, comme à bord de leur “Honda”. 

EP “Gesture” (Howlin Banana Records) disponible.

En concert le 10 octobre à Brest (29), le 25 novembre avec J.C. Sàtan,  à Rennes (35), le 27 à Bressuire (79).

Timmy’s Organism, génétiquement punk

Un jour / Un son : “Get Up, Get Out”. Le Timmy en question, se fait appeler Timmy Vulgar, et faut reconnaître qu’il n’a pas une gueule à faire la couv’ de Vanity Fair, même quand il sera mort. Timmy vient de Detroit, comme Iggy, mais lui ne tournera jamais des pubs pour le Bon Coin. Lui c’est punk forever and ever. Il a commencé à hurler sa rage avec les Clone Defects et The Epileptix !, et le revoilà avec de plus en plus de front à la tête de ce Timmy’s Organism, cellule punk signée sur le label de Jack White, et qui réunit aussi Jeff Giant à la basse et Blake “Bovver” Hill à la batterie. Comme attendu, Timmy défouraille sec à la guitare et au micro. Get on up, like a punk machine…

Nouvel album “Heartless Heathens” (Third Man Records) disponible le 30 octobre.

Holly Golightly dans le sillage de Nancy Sinatra

Un jour / Un son : “As You Go Down”. Cette Londonienne de 49 ans, qui doit son nom à un personnage du “Petit-déjeuner chez Tiffany” de Capote, s’est fait connaître au sein du garage girls band Thee Headcoatees cornaqué par le foutraque Billy Childish. En solo, Holly a dégainé plus d’une dizaine d’albums au bon goût de rythm and blues, country ou rockabilly et s’est laissé inviter par d’autres groupes (Mudhoney, Rocket From The Crypt), dont les White Stripes (“Well It’s True That We Love One Another” de l’album “Elephant”). Elle revient avec un nouvel album dont le premier extrait “As You Go Down” confirme son talent de mélodiste et de guitariste, et le charme de sa voix, dont les inflexions rappellent celles de Nancy Sinatra.

Nouvel album “Slowtown Now!” (Damaged Goods Records) disponible.

Entrez en transe dans la tribu de Traumer

Un jour / Un son : “Kiraf”. Le Parisien Romain Reynaud, alias Traumer est à coup sûr un électronicien à suivre… Le vétéran Sven Väth en est convaincu, qui a retenu “Kiraf”, le dernier single du DJ sur la nouvelle compilation de son label, sortie fin août. “Kiraf” passe du beat tribal de son intro à la techno hard sans jamais perdre un sens du rythme à mettre en transe tous les Droopy du booty. Il y a là du Leftfield et du Prodigy. Il y a surtout là un morceau irrésistible, à emporter demain soir dans votre club favori.

Compilation “Cocoon Compilation O” (Cocoon) disponible, “Kiraf” a été retenu sur cette compil’ du label de Sven Väth.

Bonus vidéo : matez ici le clip de “Kiraf” réalisé par Elisabeth Vogler et Ilyes Griyeb, mais aussi ceux de “Innocent” et “Slow Run” (2013). De vrais courts-métrages qui racontent une histoire plutôt qu’un banal exercice de VJ.

Bonus interview : Donnée par Traumer au site The Clubber.

Et pendant ce temps-là, en Allemagne, un vieux “Cri d’amour” punk cartonne

“Schrei nach Liebe” (“Cri d’amour”), le morceau punk sorti en 1993 par Die Ärzte pour réagir aux violences racistes dans les villes de Rostock, Hoyerswerda, Mölln et Solingen et dénoncer les Allemands qui voyaient dans la radicalisation d’un néonazi un simple manque d’éducation est devenu le titre le plus téléchargé outre-Rhin depuis le 11 septembre (à lire dans Courrier international). Un retour en grâce qui fait suite à l’action virale d’un professeur de musique de Basse-Saxe qui a lancé le site “Connard” (arschloch en allemand), pour dénoncer, vingt-deux ans plus tard, de nouvelles violences néo-nazies suite à l’afflux massif de réfugiés sur le territoire allemand. Et appeler les radios à diffuser “Schrei nach Liebe”… Pari réussi.

Bonus vidéo : matez ici la vidéo originale de “Schrei nach Liebe”.

Motörhead lance sa collection de sextoys

Lemmy bande encore… Alors qu’on l’avait laissé claudiquant et obligé d’annuler un concert à Austin au début du mois, voilà que lui et sa bande de Motörhead annonce le lancement de “The Official Pleasure Collection”, une mini-collec’ de 4 objets de plaisir en forme de balles ou torpilles vibrantes décorées du logo du groupe, auquel on doit le morceau “Vibrator” (1977). Lemmy s’est dit très satisfait par ce merchandising… sans préciser s’il parlait de la forme ou du fond.

Bonus shopping : “The Official Pleasure Collection” est disponible ici.

Ron Flatter, vol planant et pulsation tribale

Un jour / Un son : “Macmanus”. Le DJ de Halle (Allemagne) vous invite sur ce “Macmanus”, morceau-titre de son nouvel EP, à un étonnant voyage entre vol planant et retour sur terre au rythme électro-tribal. Vous n’avez rien compris ? Ecoutez Ron et tout va s’éclairer…

Nouvel EP “Macmanus” (Pour la vie Rec.) disponible.

Bonus audio : écoutez ici “Mantequilla”, sa gourmandise de 2013.

Blank Realm nous ressert l’indie des 80′s et c’est très bon

Un jour / Un son : “River of Longing”. Ils sont quatre dont trois de la même famille apparemment (Lukey Spencer, Danny Spencer, Sarah Spencer et Lukey Walsh), ont commencé à Brisbane avant de montrer à quantité de publics à travers le monde qu’ils sont un des groupes les plus marquants en live (les fans comprendront…). Blank Realm vient de sortir un nouvel album recommandé et pas seulement parce que ses chansons nous rappellent le meilleur du rock indie anglais des années 1980. Comme les Smiths, par exemple, sur ce “River of Longing” aux guitares scintillantes.

Nouvel album “Illegals in Heaven” (Fire Records) disponible.

Avec la tournée “The End”, Black Sabbath annonce le début de sa fin

Ça sent le sapin chez les métalleux… Après le concert avorté de Motörhead à Austin le 1er septembre pour cause de Lemmy épuisé, Ozzy Osbourne, 66 ans et ses rescapés de Black Sabbath, le guitariste Tony Iommi, 67 ans, malade du cancer et le bassiste Geezer Butler, 66 ans (le batteur Bill Ward, en froid avec Osbourne, restera chez lui) ont annoncé leur toute dernière tournée, sous le titre prémonitoire de “The End”. Les inventeurs du heavy metal, un beau jour de 1968 à Birmingham, en Angleterre, donneront 24 concerts à partir du 20 janvier 2016, à Omaha (Nebraska), en passant par le Canada et la Nouvelle-Zélande où ils râleront une ultime fois à Dunedin, le 30 avril. Aucune date n’est prévue en Europe, pas même chez eux, mais des concerts pourraient être annoncés dans les semaines qui viennent. En revanche, Tony Iommi a confirmé que le groupe ne sortirait pas d’ultime album à l’occasion de cette tournée.

Bonus vidéo : matez ici le concert de Black Sabbath le 20 décembre 1970 à l’Olympia

Childbirth, trois vilaines filles qui te font la nique, p’tit mec

Un jour / Un son : “Nasty Grrls”. Ce “super trio” de vilaines filles - Julia Shapiro de Chastity Belt, Bree McKenna de Tacocat, et Stacy Peck de Pony Time - habituées à jouer les riot grrrls dans leurs groupes respectifs. Mais Childbirth, révélé en 2014 par “I Only Fucked You As A Joke” (dans ta face…), a de l’humour à faire claquer des dents les p’tits machos en perf’ The Kooples ou les geeks gavés de Pornhub. Ecoutez donc “Baby Bump”, l’histoire d’une copine qui apporte de la coke à une teuf prénatale ou “Tech Bro” qui raconte les dating avec des crétins obsédés de high-tech. Extrait : “Je te laisserai m’expliquer le féminisme/Si je peux utiliser ta télé HD…”. Tout est dit, comme dans le titre de “Nasty Grrls”.

Deuxième album “Women’s Rights” (Suicide Squeeze Records) disponible le 2 octobre.