Woodkid vs Kavinsky, on refait le match
mar 30 2013 · 0 comments · DiversK.O. technique. A ma gauche, Vincent “Kavinsky” Belorgey, 38 ans, alias le Mike Post de la génération Y. Son “Magnum” à lui s’appelle The Driver, et il roule en Chevrolet Malibu 1973 au son de “Nightcall”, le tube mondial de Kavinsky sis sur la BO du film “Drive” (Ryan, le scorpion, le cure-dent, tout ça). Vous suivez ?
A ma droite, Yoann « Woodkid” Lemoine, 30 ans, réalisateur de pubs plusieurs fois couronné, puis de clips remarqués (pour Katy Perry, Lana Del Rey, Drake ou même Nolwenn), devenu compositeur romantique depuis deux ans, et son génial “Iron”.
Tous deux ont sorti leur premier album il y a quelques jours, tous deux concourent pour le titre de mec le plus cool de la pop française, en version électro-french touch pour K, en version baroque à cordes pour W. Et c’est W qui gagne par KO.
Kavinsky se rêve sans doute en John Carpenter mais tout ce qu’il a gagné à tripoter ses synthés analogiques c’est de pomper le pire des bandes-son télé des années 1980. Résultat, “Outrun”, un album où l’on croise Goldorak jouant à la air guitar (“Protovision”), Deux flics à Miami (“Dead Cruiser”), L’Homme qui valait trois milliards (“Grand Canyon”), on en passe et des plus ringards… On a même droit à une parodie de Justice (“Rampage”). Heureusement, il y a “Nightcall” donc et “Odd Look”, digne de Daft Punk, LE modèle de Kavinsky.
Face à cette électro MS-DOS, la pop rétrofuturiste de Woodkid abuse de cordes et de percussions monstres pour magnifier des mélodies qui n’en demandent pas temps. Dans son album trop copieux, qui peinent à émouvoir, on a retenu “The Golden Age” piano-cordes-voix qui dégénère épique à 1’35, frôlant Coldplay sans tomber dedans ; le très cinématographique “Conquest of Spaces” et “Iron”, le ptit chef d’œuvre du ptit bonhomme en bois (ici le Gucci Vump remix, un modèle).
Photo : Saskia Lawaks, vogue.fr