Playlist ezik#63 : Lautner, la messe est dite, en musique(s)
nov 23 2013 · 0 comments · PLAYLISTS ezikSalut Tonton ! feat Jean-Pascal Grosso, cinématologue averti (il en vaut donc deux). Longtemps malmené par les critiques – « “Les Tontons flingueurs” ? Un film mineur ! » écrivait Le Monde à sa sortie en 1963 -, le cinéma de Georges Lautner fit, au contraire, le bonheur du public français sur près de trois décennies (son dernier film, “L’Inconnu dans la maison” date de 1992). Metteur en scène habile, plus sensible qu’il n’en donnait l’air, il multiplia les genres, de la comédie fièrement franchouillarde en passant – eh oui ! – par le film noir ou d’autres œuvres joliment intimistes. Ses bandes-son sont à l’image de ses films : bien troussées, surprenantes, désopilantes souvent. Georges Lautner était fidèle en amitié ; ses collaborateurs, ils les appelait, dans ses souvenirs, sa « famille ». À la musique, ainsi, les plus belles têtes se fréquentaient, récurrentes : Michel Magne (“Les Tontons flingueurs”, avec Bernard Gérard aux arrangements, “Le Monocle rit jaune” (1964)…), Philippe Sarde (“La Valise” (1973) et son fameux thème “Martini Dry”, “Flic ou voyou” (1979) où se glisse, frénétique, la trompette de Chet Baker), Eddie Vartan (“Il était une fois un flic”), Ennio Morricone (“Le Professionnel”)… Mais ce roi du box-office (il totalisera, en fin de carrière, plus de 60 millions de spectateurs !) avait aussi l’oreille chercheuse : c’est ainsi qu’il confiera à Graeme Alwright le très pop “Akou”, morceau final du cartoonesque “Ne nous fâchons pas” (1966), éhontément repiqué sur le “Gloria” de Van Morrison et de ses Them. Et à Serge Gainsbourg les rênes mélodiques de son polar “Le Pacha” (1968), qui lui offrira, titre phare autant que pépite absolue, son syncopé “Requiem pour un con” (arrangements Michel Colombier). Le cinéma de Lautner ? Des gueules, des gags, des bons mots… et de sacrées B.O.
J-P.G.
Bonus vidéo : Quand Gainsbourg croisa Jean “Le Pacha” Gabin ici