Wennink, des touches de grâce

Un jour / Un son : “Mirrors”. Encore une voix tombée du ciel… Cette fois, elle appartient à un certain Oliver Wennink, de Brixton au sud de Londres, chanteur touché par la grâce et pianiste émouvant. Ses “Mirrors” nous renvoient l’image d’un James Blake invité Salle Pleyel. Moins sombre donc, mais tout aussi lyrique.

Premier EP “Wennink” disponible.

The Orwells, les princes de “Disgraceland”

Un jour / Un son : “Southern Comfort”. Il y a un an tout juste, ezik vous faisait découvrir ces gosses d’Elmhurst, dans la banlieue de Chicago, qui n’avaient pas attendu le nombre des années pour débouler dans le rock à mélodie et à whisky. Depuis, ces Orwells ont tracé leur route, jusqu’à un deuxième album habilement titré “Disgraceland”, hommage de vauriens au King. Et comme les grands anciens, Mario, le chanteur à tignasse blonde, les guitaristes Dominic et Matt, et les jumeaux Grant (basse) et Henry (batterie) causent “Southern Comfort” sur un des meilleurs titres du disque. Goûtu.

Nouvel album “Disgraceland” disponible.

En concert dans le cadre du festival Inrocks le 13 novembre à Tourcoing (59), le 14 à La Cigale, Paris 18, le 15 à Nantes, le 17 à Ramonville (31).

Busta Rhymes défie Eminem sur “Calm Down”

Un jour / Un son : “Calm Down” feat. Eminem. Pour leur duel tant annoncé, Busta Rhymes, la mitrailleuse de Brooklyn et Eminem, la Kalach’ de Detroit ont samplé l’imparable “Jump Around” des House of Pain (1992), dont la boucle d’intro est elle-même empruntée au “Harlem Shuffle” de Bob & Earl (1963). Résultat, un combat de poids-lourds au rythme de plomb et au flow de bourdon.

Nouvel album de Busta  “E.L.E.2 (Extinction Level Event 2)” à venir cette année.

Baxter Dury, le Bowie à Bontempi nous donne bien du plaisir

Un jour / Un son : “Pleasure”. Le Bowie à Bontempi est de retour et c’est une fuckin’ good news parce qu’on aime Baxter Dury, son accent anglais, ses chansons d’amour désossées, son album “Happy Soup” et surtout “Isabelle”, ses chœurs féminins, son obsession féminine, et son art so pop et so british de la mélodie. On retrouve tous ses talents dans “Pleasure” qui nous en donne beaucoup en 2’20 seulement.

En concert le 16 août à la Route du rock, Saint-Malo (35), puis tête d’affiche du festival Les Inrocks : le 14 novembre à Tourcoing (59), le 15 à La Cigale, Paris 18, le 16 à Nantes (44), le 1è à Bordeaux (33), le 18 à Toulouse (31).

Quatrième album “It’s A Pleasure” disponible le 20 octobre.

Bonus audio : écoutez ici “Spasticus Autisticus” un des classiques de Ian Dury, papa de Baxter.

Photo : ladytuxedo.blogspot.fr/

Fuzzy Vox, rendez-vous au garage

Un jour / Un son : “Man Of Solution”. Guitares qui dévalent, rock garage et ampli Vox : Fuzzy Vox, le trio de Joinville-le-Pont n’y va pas quatre chemins. En deux minutes chrono, Hugo, Greg et Nico ont même une rageuse tendance à balancer des bombinettes qui vous explosent entre les oreilles. On pense à l’inusable coffret aux trésors Nuggets et bien sûr aux Hives (costards compris) ou aux Obits, p’tits seigneurs punks dont ezik vous causait il y a un an.

Premier album “On Heart” disponible, à streamer ici.

En concert le 19 juillet au festival Pendules à l’heure, Le Mans (72), le 20 août au Relâche festival, Bordeaux (33), le 28 au Festcoubille festival, Saint-Génies-de-Fontedit (34), le 13 septembre au Univart festival, Béziers (34).

Owen Pallett, de Erasure à de Roubaix

Un jour / Un son : “Song For Five & Six”. Le violoniste et auteur-compositeur canadien, ex-Final Fantasy, s’est donné pour mission de décoller toutes les étiquettes qui pourraient lui coller au violon et aux synthés. Owen Pallett arrange pour la popstar Taylor Swift, joue avec Arcade Fire, enregistre des pièces avec le FILMharmonic Orchestra de Prague et Brian Eno pour son nouvel album, ou encore écrit sur la musique pour le site Slate. Ou l’art de déjouer les clichés, comme sur ce “Song For Five & Six” où l’on entend Erasure, Jimmy Somerville et François de Roubaix !

Nouvel album “In Conflict” disponible.

Bonus audio : écoutez ici le Cyclist remix de “Song For Five & Six”.

Years & Years, les blancs-becs prodiges de la soul électronique

Un jour / Un son : “Take Shelter”. Après les claques Shamir et Jungle, voici le trio Years & Years de Londres qui déboule dans le futur de la soul funk. Des années, le chanteur haut perché Olly Alexander et ses potes Michael et Emre n’en ont pas vu passer beaucoup avant de se révéler… Après “Real”, plus tordu (voir la vidéo ci-dessous), ils viennent de sortir “Take Shelter”, emporté très loin par la voix incroyable d’Olly. 2014, année des enfants prodiges de l’électro-soul ?

Premier EP “Real” disponible.

Bonus vidéo : matez ici le clip de “Real”, leur premier single.

Essaie Pas d’échapper à Police des Mœurs

Un jour / Un son : “De Menthe Liqueur Part II”. Essaie Pas et Police des mœurs, les deux groupes synth pop de Montréal (décidément les Québécois sont les plus forts pour trouver les noms de leurs groupes, demandez donc à La Patère rose !) viennent de publier un split EP, qui réunit trois titres de chacun des deux. Parmi eux, ce “De Menthe Liqueur Part II”, froidement dansant et très 1980′s (si vous vous demandiez ce qu’est la synth pop…).

Bonus audio : écoutez ici l’intégralité du split EP

The Vaselines reviennent vous passer de la pommade rock

Un jour / Un son : “One Lost Year”. Ceux qui connaissent Nirvana, savent que Kurt Cobain citait régulièrement les Vaselines, soit Eugene Kelly et Frances McKee, comme une inspiration majeure. Le duo écossais qui ne compte jusque là que deux albums (“Dum-Dum” en 1989 et “Sex With An X” en 2006, après leur reformation) a été repris plusieurs fois par le trio de américain, qui a décuplé leur notoriété. Eugene et Frances ont pourtant dit stop prématurément à leur rock alternatif à la fin des années 1990. Pour mieux revenir quinze ans plus tard, toujours rock (l’énergie, le chant à la limite) et pop (la mélodie facile), comme le prouve “One Lost Year”, extrait de leur prochain album. On vous le recommande pour commencer une nouvelle semaine.

Troisième album “V For Vaselines” disponible le 29 septembre.

Bonus audio : écoutez ici “Jesus Doesn’t Want Me For A Sunbeam”, un des singles des Vaselines repris par Nirvana (comme “Son Of A Gun” et “Molly’s Lips”).

Real Lies, dance sur le périph’

Un jour / Un son : “North Circular”. Les trois gars londoniens de Real Lies - Kev Kharas, Tom Watson et Pat King – se sont révélés l’an dernier en aspirants New Order, avec notamment leur single “World Peace”. Avec leur nouveau titre, ils quittent les plages baléariques du dance-floor pour aller danser au ralenti sur la North Circular, qui court au nord de Londres. Ils se rapprochent naturellement de The Streets, mais aussi de Skream, accent cockney compris.

Bonus vidéo : matez ici le clip de “North Circular”.

Bonus audio : écoutez ici leur premier single “World Peace” remixé par Pariah.

Austra, de retour entre Duran Duran et London Grammar

Un jour / Un son : “Habitat”. La Canadienne Katia Stelmanis et sa bande à géométrie variable d’Austra viennent de sortir un nouvel EP, “Habitat”, comme ce titre qui marie la voix puissante et habitée de Katia et une disco très années 1980 (on jurerait entendre une batterie électronique !). Mélancolique et léger.

Bonus vidéo : matez le clip de “Habitat” sur la ezik.TV (à droite).

Nouvel EP “Habitat” à streamer ici

Gonzo, le fishermen’s friend

Un jour / Un son : “Ruidos (à portuguesa)”. On ne sait pas qui se cache derrière Gonzo mais qu’importe, puisque ce musicien aux compositions ethno (il est passé aussi par l’Asie et le Moyen Orient), nous fait découvrir le monde. Avec “Ruidos” (bruits en espagnol), il nous balade sur les petits ports du Portugal, où crient et chantent les pêcheurs et leurs femmes. Gonzo mixe leurs voix avec ses boucles et beats baignés de saudade. Beau voyage immobile.

Bonus audio : Pour écouter plus de Gonzo, rendez-vous ici.

Photo Patricia Perez

Yung Lean, le Super Mario du rap vient du froid

Un jour / Un son : “Yoshi City”. Yung Lean (Leandoer de son vrai nom suédois) est une p’tite frappe blonde à gueule pouponne né et grandi à Stockholm, au pays d’Avicii et de la Swedish House Mafia. Ces compatriotes, et sans doute quelques autres trucs dont il ne parle pas, l’ont rendu étonnamment mélancolique pour son âge. Alors il joue à Super Mario toute la journée, en buvant de la Starköl. Et quand il a envie, avec son crew des Sad Boys, il enregistre des morceaux de rap bien plus balèzes que la plupart des gros machins bodybuildés du rap US. Ecoutez donc “Yoshi City” et son gimmick sinistre et entêtant.

Bonus vidéo 1 : matez ici le clip de “Yoshi City”.

Bonus vidéo 2 : matez ici son premier titre “Gingseng Strip 2002” (2013)

Alt-J met du Miley Cyrus dans son nouveau single pas gai

Un jour / Un son : “Hunger Of The Pine”. Le quatuor de Leeds, devenu trio après le départ de son bassiste au début de l’année, vient de publier le premier single extrait de son deuxième album attendu après l’été. Et ce “Hunger Of The Pine” minimaliste – la voix toujours à la limite de la crécelle de Joe Newman qui se pose sur un tapis volant de quelques notes synthétiques – est une bonne surprise dans le genre planant du groupe. Pour donner du grain aux critiques à mèches et peut-être élargir leur audience au-delà des hipsters à bon goût, le morceau sample la voix de Miley Cyrus sur son titre “4X4” (extrait feat. Nelly de l’album “Bangerz”). Mais c’est un détail. On jurerait aussi que Joe chante quelques mots de français à partir de 4’15, mais on n’a pas compris lesquels (on nous dit que ce serait du Alfred De M…) !

Deuxième album “This Is All Yours” disponible le 22 septembre.

Bonus audio : écoutez ici le presque tube “Breezeblocks” de Alt-J en 2012.

Love Cult, les ambianceurs du côté obscur

Un jour / Un son : “Day 6 : Having It”. La Kazakhe Anya Kuts et le Russe Ivan Afanasyev forment ce Culte de l’amour, duo et couple qui composent les bandes-son d’un monde sombre, inquiétant, où l’on danse, le visage fermé, emporté par un groove lent et envoûtant. Le 9 juin, Ana et Ivan ont lancé un projet ambitieux qui les mènera jusqu’au 9 juin 2015 : durant toute cette sixième année de leur duo, ils publieront un nouveau morceau chaque jour. On a kiffé le sixième, “Having It”, mais tous les autres valent aussi le détour ici. S’ils ne faiblissent pas, on attend avec impatience la compilation de leurs 365 “anti-tubes”…

Dorothy loves rock’n'roll

Un jour / Un son : “After Midnight”. Ras le bol des voix éthérées-maniérées à la MO, Christine And The Queens ou We Were Evergreen. Vive les Kills, vive Joan Jett et vive Dorothy qui évoque les deux. Ce quatuor de Los Angeles aux guitares sans scrupules est mené par une brune racée, qui joue très bien la Angelina Jolie sauvageonne aux ongles vernis et aux bas déchirés. Bientôt en couple chez les Kooples ?!

Bonus vidéo : matez le clip de “After Midnight” sur la ezik.TV (à droite).

LCD Soundsystem, le live d’adieu

Un jour / Un son : “Tribulations (The Long Goodbye : Live at Madison Square Garden)”. Les tribulations passionnantes de LCD Soundsystem, la troupe de James Murphy, nounours hirsute et bête de scène bouffée de l’intérieur par son obsession du rythme, ont cessé en beauté le 2 avril 2011, dans l’immensité du Madison Square Garden, à New York. Un ultime concert, et une performance rare de quatre heures et 28 titres (regrets éternels de n’avoir pas pu y assister), dont témoigne “The Long Goodbye” un coffret de cinq vinyles très riche donc très cher (à commander ici à votre prochaine augmentation…). Au programme, dans des versions au groove incendiaire, “Tribulations” bien sûr, mais aussi “Losing My Edge”, “North American Scum”, “I Can Change”, “Daft Punk Is Playing At My House”, “Bye Bye Bayou” et “New York I Love You but You’re Bringing Me Down” en guise de déclaration d’amour finale.

Bonus vidéo : Matez ici les images de “New York I Love You but You’re Bringing Me Down” au MSG, dernier tube interprété par LCD Soundsystem en live, extrait du doc “Shut Up And Play The Hits”.

Keaton Henson, ultra romantique solitude

Un jour / Un son : “Elevator Song”. Il y a plus d’un an, en mars 2013, ezik vous faisait découvrir Keaton Henson, cet ultra moderne solitaire de Londres, dont la musique déchirante parle à tout le monde, “cœurs de pierre ou d’artichaut”. Vous ne l’avez sans doute pas oublier. “Romantic Works”, son troisième album, sort aujourd’hui et directement en ligne sans aucune promo (on appelle ça “faire une Beyoncé”…). Il réunit neuf pièces instrumentales (piano et cordes), que Keaton a composées après avoir appris l’orchestration et les arrangements en ermite autodidacte, alors qu’il ne savait pas lire la musique. Il appelle ça du “classique de chambre à coucher”. Parmi ces compositions romantiques, prenez “Elevator Song” et laissez votre cœur se soulever.

Nouvel album “Romantic Works” disponible ici

Bonus audio : streamez l’intégralité de “Romantic Works” ici

Zebra Katz & Hervé, choc thermique sur le dancefloor

Un jour / Un son : “Tear The House Up”. L’eau bouillante et la crème glacée. C’est le double effet Zebra Katz vs Hervé, le flow glaçant du rappeur queer new-yorkais se réchauffant au contact de la house irrésistible du producteur anglais sur “Tear The House Up”.

Bonus vidéo : matez ici la vidéo de “Irma Read”, le single qui a révélé Ojay Morgan alias Zebra Katz en 2012.

The Dukes, la chanson dont vous êtes le héros

Un jour / Un son : “Just In Case”.  Les quatre Ducs, soit Shanka et Greg Jacks (ex-guitariste et batteur de No One Is Innocent) + Gaspard Murphy (guitariste et fils d’Elliot Murphy) + le bassiste Steven Galtera vous offrent “Just In Case”, un single qui fait le même effet qu’un bon film d’action dont vous êtes un peu le héros dans les minutes qui suivent votre sortie de la salle… Trois minutes d’euphorie jusqu’aux oreilles menées par la voix de Shanka, qui rappelle furieusement celle de Mike Ness des Californiens de Social Distortion. Sans oublier le (court) solo de guitare pour conclure. A écouter avant de sortir ce soir, juste au cas où.

Nouvel album “Smoke Against The Beat” disponible le 16 juin.

Bonus vidéo 1 : matez le clip de “Just In Case” sur la ezik.TV (à droite).

Bonus vidéo 2 : matez ici le groupe en 2011 interprétant “Nothing In This World”, extrait de leur premier album, “Victory” (2010).