Le Velvet Underground repris par des disciples surdoués
sept 24 2021 · 0 comments · Un jour / Un sonUn jour / Un son : « I’ll Be Your Mirror : A Tribute to the Velvet Underground & Nico. L’entreprise était risquée, elle se révèle une réussite totale, à la hauteur de l’immense Velvet Underground et de sa diva sous influence, Nico, par la grâce irrésistible d’un casting qui mêle habilement les générations de disciples de la bande de Lou Reed, John Cale, Sterling Morrison et Moe Tucker. Parmi les « anciens », Michael Stipe, ex-leader de R.EM. ronronne Sunday Morning accompagné d’un hautbois et d’un clavier et c’est magnifique ; le guitariste Thurston Moore (Sonic Youth) s’embarque avec Bobby Gillespie (Primal Scream) dans un Heroin noisy ; Iggy Pop, contemporain du VU, accouche d’un European Son malade et fou, porté par ses cris et une basse infernale. Chez les plus jeunes, on écoute en boucle le dandyesque Waiting for the Man de Matt Beringer (The National), Sharon Von Etten très Femme fatale ; King Process qui bouscule There She Goes Again ; Courtney Barnett qui escalade sans forcer le sommet I’ll Be You Mirror. Et on part dans le sillage de Kurt Vile pour un Run, Run, Run énergisant. Et on se dit que les Fontaines D.C. ont tout du VU des années 2020 (The Black Angel’s Death Song). Mention spéciale à Andrew Bird qui, dans un déluge de cordes venues d’un autre âge, parvient à transfigurer Venus in Furs. Pas le moindre coup d’éclat de ce double album remarquable.